On a dit maintes fois de la photographie qu’elle ne peut se décider à faire le deuil de la peinture. Il est clair qu’une partie de la production photographique contemporaine s’inscrit dans une sorte de liaison incestueuse avec la peinture. Sur cette base, ce qui caractérise la série « Eau » de Viviane Zenner, c’est, à n’en pas douter, la fixité de l’image. Une fixité relative, qui ne signifie pas exactement une immobilité. La fixité, c’est ce qui caractérise ici la fermeté (la détermination, la précision) de la démarche. D’autant que cet état n’est ici brouillé par aucune présence humaine. Dans ces images, tout est affaire de cadrage. Un mouvement horizontal imperceptible dessine une partition dans des tonalités plutôt sombres. Une succession de traces, d’empreintes, se disposent ou se superposent à la surface de l’eau, révélant l’étrange picturalité de sa profondeur et de son étendue.

Cédric Loire