Voyage au-dessus des mondes s’inscrit dans la continuité de l’exposition Futur antérieur, présentée à la médiathèque aux mois d’octobre et de novembre 2007. Viviane Zenner est à sa manière concernée par les paysages urbains, les sites industriels, les espaces intermédiaires, les zones incertaines entre ville et périphérie.

Ses photographies se situent dans une relation précisément définie à l’espace. Elles établissent un « dispositif d’exploration » et incarnent une « figuration de l’espace ». Ce n’est donc pas exactement d’un espace réel dont il est question ici, mais d’un espace traversé une « pensée », une pensée « possible » de l’espace, précise-t-elle.

La démarche de Viviane Zenner s’apparente à méditation, au cœur de laquelle un dialogue se dessine avec des images, et entre des images. Ce processus ne traite pas expressément de la représentation, du « spectacle » de la représentation, mais de ses extrêmes : le commencement et la fin, la limite.

C’est dans la limite, c’est « à la limite », que se manifestent les phénomènes qui intéressent particulièrement Viviane Zenner : l’apparition et la disparition. L’image du haut-fourneau et les vues de la série Éoles restituent une trace impalpable, un signe qui s’absente tout en étant présent. Ce sont de pures présences, qui retiennent en elles ce qui disparaît ou a disparu.

La disparition manifeste une présence, une absence au présent. Elle est le signe de cette absence, et elle la signe. Les photographies de Viviane Zenner délimitent les états et les étapes d’un voyage. Un voyage dans le paysage d’un monde qui en recèle plusieurs. Un voyage dans les paysages d’un monde qui est le sien, au-dessus du nôtre.